Une nouvelle affaire secoue l’industrie du jeu vidéo : le groupe de hackers Crimson Collective, déjà connu pour avoir revendiqué une attaque contre Red Hat, affirme cette fois avoir piraté Nintendo. L’information a émergé plus tôt dans la journée sur les réseaux sociaux, accompagnée d’une prétendue capture d’écran montrant des dossiers internes de la firme japonaise. Pour l’heure, aucune preuve tangible ne vient confirmer cette intrusion.
Une alerte relayée par la communauté cybersécurité
C’est le site Hackmanac, spécialisé dans le suivi des menaces informatiques, qui a relayé en premier la revendication. Selon leur rapport, le groupe aurait accédé à des répertoires liés au développement interne de Nintendo. Sur la capture publiée, on distingue des dossiers aux noms évocateurs — production assets, developer files, backups — qui suggéreraient un accès direct aux serveurs de l’entreprise.
Mais sans vérification indépendante ni réaction officielle, rien ne permet d’affirmer que ces fichiers sont authentiques. La manipulation ou la fabrication d’images de ce type est monnaie courante dans les opérations de désinformation numérique.
Nintendo garde le silence, la prudence reste de mise

À ce stade, Nintendo n’a pas commenté la situation. L’entreprise, réputée pour son extrême discrétion et sa culture du secret, pourrait choisir d’analyser l’ampleur du risque avant toute déclaration publique. De leur côté, aucun organisme indépendant en cybersécurité n’a confirmé la véracité du piratage.
Si l’attaque devait être authentifiée, elle pourrait compromettre des projets internes, voire des titres non annoncés, un scénario que Nintendo redoute particulièrement.
Un contexte inquiétant pour l’industrie
Cette affaire rappelle d’autres précédents marquants dans le milieu du jeu vidéo. En 2022, Rockstar Games avait été victime d’un piratage massif révélant de nombreux éléments du futur Grand Theft Auto VI. Plus récemment, Insomniac Games avait subi un vol massif de données liées à Marvel’s Wolverine. Même Game Freak, partenaire historique de Nintendo, n’a pas été épargné, avec plusieurs fuites de documents Pokémon.
Autant d’exemples qui montrent que les studios de jeux vidéo sont devenus des cibles privilégiées, notamment à cause de la valeur stratégique de leurs données et du prestige de leurs licences.
Tant que la véracité du piratage n’est pas établie, la prudence reste la meilleure approche. Si les preuves venaient à s’accumuler, cette attaque pourrait représenter l’un des incidents les plus sensibles pour Nintendo depuis les fuites massives de 2020, surnommées le Gigaleak.
En attendant, l’affaire Crimson Collective continue d’agiter la sphère cybersécurité comme la communauté gaming. Les prochaines heures — et surtout la réaction officielle de Nintendo — diront si l’on assiste à une véritable brèche dans les murs de Kyoto ou à une simple opération de bluff savamment orchestrée.
