Appeler GTA 6 « le jeu le plus attendu de tous les temps » relève presque de l’euphémisme. Plus de dix ans après la sortie de GTA V, l’industrie entière retient son souffle à l’approche du nouveau monstre signé Rockstar Games. Le studio promet rien de moins que « le plus grand lancement de l’histoire », et les fans se préparent déjà à voir débarquer un mastodonte à la démesure du jeu vidéo moderne.
Un budget colossal, une attente encore plus grande

Avec un budget estimé à près d’un milliard de dollars, GTA 6 s’annonce comme le projet le plus ambitieux jamais entrepris par Rockstar. L’expression « AAAAA game » (oui, cinq “A”) n’est pas qu’un coup de com’ : elle traduit la folie des grandeurs derrière ce titre censé repousser toutes les limites techniques, artistiques et économiques.
Mais cette ambition a un prix – littéralement. Alors que les rumeurs évoquent un tarif pouvant grimper jusqu’à 100 $, une récente étude du cabinet d’analyse MIDiA Research remet sérieusement cette hypothèse en question.
L’étude qui refroidit les ardeurs de Rockstar

MIDiA a mené une enquête auprès de plus de 2 000 joueurs : 79 % d’entre eux achèteraient GTA 6 si son prix restait autour de 69,99 $, contre à peine 16 % prêts à débourser plus de 100 $. Une différence énorme qui, selon les analystes, pourrait coûter cher à Rockstar.
Perry Gresham, co-auteur du rapport, explique que « hausser le prix à 100 $ réduirait considérablement les ventes ». En clair : le manque à gagner lié à la perte d’acheteurs serait plus important que les bénéfices engendrés par la hausse du prix unitaire. Une équation simple, mais redoutable.
L’étude estime même qu’à 69,99 $, GTA 6 séduirait 8,6 % de la population adulte américaine, soit environ 22,9 millions de ventes au lancement. À 100 $, ce chiffre s’effondrerait, amputant directement les profits du studio.
Vers un équilibre entre prestige et accessibilité

Les anciens développeurs de Rockstar eux-mêmes ont reconnu que GTA 6 pourrait « justifier un prix de 80 $ », tant sa production dépasse les standards habituels du AAA. Mais l’industrie retient son souffle : si un géant comme Rockstar franchit la barre psychologique des 100 $, il pourrait entraîner tout le secteur avec lui — au risque de provoquer une vague de mécontentement parmi les joueurs.
L’étude de MIDiA ne prédit pas l’échec de GTA 6 — impossible, tant le jeu s’annonce déjà comme un phénomène culturel. Elle rappelle simplement une vérité économique : même les blockbusters les plus ambitieux doivent rester accessibles pour triompher.
Rockstar peut bien dépenser un milliard pour créer son monde virtuel, mais le ticket d’entrée, lui, ne devra pas franchir le seuil de tolérance des joueurs. Car dans le business du jeu vidéo, l’immersion commence… dès le prix affiché sur la jaquette.
