Le climat autour de Xbox est électrique. Après des mois de relative accalmie, la marque de Microsoft se retrouve de nouveau au centre d’une tempête médiatique. En cause : une hausse massive du prix du Game Pass Ultimate, son service d’abonnement phare, désormais facturé 27,99 € par mois. Une augmentation de près de 50 % qui a provoqué une véritable onde de choc dans la communauté, au point de rallumer le débat sur la direction que prend Xbox.
« Greed over gaming » : le cri du cœur de Laura Fryer
Parmi les voix qui s’élèvent, celle de Laura Fryer, cofondatrice d’Xbox et ancienne cadre de Microsoft, résonne particulièrement fort. Sur les réseaux, elle n’a pas mâché ses mots :
« Xbox vient de jeter l’un de ses derniers avantages. Ces hausses de prix ressemblent à une trahison. C’est la cupidité qui prend le pas sur le jeu. »
Pour Fryer, la marque s’éloigne de ses racines. Elle dénonce une entreprise « coupée de la réalité de ses joueurs », qui sacrifie la proximité et l’innovation sur l’autel du profit. L’ex-dirigeante estime que le Game Pass, autrefois perçu comme la meilleure offre du jeu vidéo, a perdu l’essence de ce qui faisait son succès : un accès simple, abordable et généreux à une immense ludothèque.
La fin d’un symbole

Longtemps, le Game Pass a été cité comme l’exemple parfait de la démocratisation du jeu vidéo. Pour une vingtaine d’euros par mois, les joueurs pouvaient découvrir des dizaines de titres, y compris des exclusivités Xbox dès le jour de leur sortie. Un modèle qui avait su séduire aussi bien les curieux que les passionnés.
Mais à 324 € par an pour Game Pass Ultimate, sans posséder le moindre jeu, l’équation semble moins séduisante. De plus en plus d’abonnés expriment leur ras-le-bol et annoncent boycotter le service. Une réaction compréhensible, tant cette hausse s’accompagne d’une perte de confiance généralisée, notamment après les précédentes augmentations du prix des consoles Xbox Series X|S, désormais affichées jusqu’à 800 dollars en États-Unis.
Un tournant pour l’image de Xbox

L’inquiétude dépasse la simple question du portefeuille. Ce que redoutent beaucoup de fans — et d’anciens membres de l’équipe Xbox —, c’est la perte d’identité d’une marque autrefois synonyme de passion, d’audace et de communauté. Le mouvement promotionnel “This is an Xbox”, censé unifier la marque, serait en réalité le symbole d’un écart grandissant entre Microsoft et ses joueurs.
Fryer va plus loin : elle accuse Microsoft d’avoir détruit des années de travail, d’avoir dilué la philosophie “pour les joueurs, par les joueurs” qui animait les débuts de la console. Dans ses propos transparaît la frustration d’une pionnière qui voit son héritage trahi par une logique purement commerciale.
L’avantage Xbox envolé ?

Pendant des années, Xbox s’était distinguée de la concurrence grâce à un rapport qualité-prix imbattable. Le Game Pass incarnait cette promesse : offrir le meilleur du gaming sans se ruiner. Mais aujourd’hui, cette image s’effrite.
La hausse de prix, aussi rationnelle soit-elle du point de vue financier, envoie un message clair : Microsoft choisit la rentabilité avant la fidélité. Et dans une industrie où la confiance du public vaut plus cher que n’importe quelle exclusivité, cette stratégie pourrait bien coûter plus qu’elle ne rapporte.
Le Game Pass reste une offre riche, mais plus personne ne parle de “meilleur deal du jeu vidéo”. En quelques décisions, Xbox a transformé un symbole d’accessibilité en source de division. Le constat de Laura Fryer résume sans doute le sentiment de nombreux joueurs : lorsqu’une marque oublie pourquoi elle existe, elle finit par perdre ceux qui lui ont donné vie.
