Tout le monde le sait : GTA 6 n’est pas un jeu comme les autres. Annoncé comme la production la plus ambitieuse jamais signée par Rockstar Games, il alimente déjà toutes les conversations – et pas seulement pour ses graphismes photoréalistes ou ses décors floridiens. Une question brûle les lèvres : combien coûtera le jeu ?
Depuis des mois, la rumeur d’un tarif record à 100 dollars circule, divisant la communauté entre curiosité et indignation.
« GTA est le seul jeu qui peut se le permettre »

Dans une interview récente accordée à Esports Insider, Chris Stockman, ancien directeur du design sur Saints Row, a réagi sans détour à cette polémique.
« Ils sont les seuls à pouvoir s’en tirer. Tous les jeux ne sont pas créés égaux. »
Pour lui, GTA 6 est une exception dans l’industrie : un projet dont l’ampleur, la portée et la maîtrise technique justifieraient pleinement un prix supérieur à la norme actuelle de 70 $. Mais l’homme met en garde contre tout effet domino : si d’autres studios tentaient d’imiter Rockstar, le backlash serait immédiat.
« Ce ne serait pas une marée montante qui fait flotter tous les bateaux. Ce serait un désastre si tout le monde essayait de les égaler. »
L’ancien créatif de Volition parle d’expérience : il se souvient encore du choc que fut GTA 3 à sa sortie en 2001, et de la manière dont il a redéfini les mondes ouverts. Pour lui, Rockstar a bâti au fil des décennies une légitimité unique, capable de justifier un positionnement tarifaire à part.
L’industrie divisée sur la question du prix

Si certains voient dans ce prix une reconnaissance du travail colossal abattu par Rockstar, d’autres y lisent une rupture avec les joueurs.
L’analyste Rhys Elliott (Alinea Analytics) estime qu’un tel tarif serait contre-productif : GTA Online reste la véritable machine à cash de la licence, et augmenter le prix d’entrée d’un jeu déjà extrêmement rentable serait une erreur stratégique. Il évoque aussi le contexte économique mondial, peu favorable à une nouvelle hausse alors que les AAA ont déjà grimpé de 60 $ à 70 $ soit 80 € en France depuis 2020.
De son côté, Strauss Zelnick, PDG de Take-Two, reste mesuré. Lors d’un appel aux investisseurs cet été, il a rappelé que la priorité de l’éditeur était de fournir plus de valeur que le prix demandé :
« Nous voulons offrir le meilleur divertissement sur Terre, et que les joueurs aient toujours l’impression d’en avoir eu pour leur argent. »
Le pari démesuré de Rockstar

Les chiffres donnent pourtant le tournis : selon certaines prévisions, GTA 6 pourrait rapporter 7 milliards de dollars en seulement deux mois après sa sortie, prévue pour le 26 mai 2026 sur PlayStation 5 et Xbox Series X|S.
Une projection qui, si elle se confirme, ferait de ce jeu le lancement le plus lucratif de l’histoire du média. Rien que ça.
Derrière cette frénésie économique se cache un débat plus large : jusqu’où peut-on faire payer l’ambition ? Rockstar semble prêt à tester les limites d’un marché où les coûts de production explosent, mais où la confiance des joueurs reste fragile.
Si GTA 6 franchit réellement la barre des 100 $, il pourrait redéfinir la perception de la valeur dans le jeu vidéo. Ce serait à la fois un acte de foi envers son propre génie créatif et une épreuve de vérité pour une industrie en pleine mutation.
Rockstar a toujours dicté les règles du monde ouvert ; cette fois, elle pourrait bien redessiner celles du portefeuille des joueurs.
