Le genre du monde ouvert n’a jamais cessé de fasciner. Véritable vitrine technologique et créative, il incarne la promesse ultime du jeu vidéo : la liberté totale. Après des décennies marquées par des icônes comme The Witcher 3, Skyrim ou Red Dead Redemption 2, une nouvelle génération de titres s’apprête à repousser encore les limites du possible. Entre projets ambitieux et retours mythiques, les années à venir s’annoncent spectaculaires pour les aventuriers virtuels.
The Blood of Dawnwalker — quand la lumière devient un danger
Premier sur la liste, The Blood of Dawnwalker intrigue autant qu’il impressionne. Développé par Rebel Wolves, le studio fondé par d’anciens vétérans de CD Projekt Red, le jeu s’annonce comme un RPG narratif au souffle épique. L’action prend place dans un monde fracturé, dominé par des cultes solaires et des créatures anciennes. Chaque région est façonnée à la main, regorgeant d’histoires, de choix moraux et de conséquences imprévisibles.
Mais c’est surtout son cycle jour-nuit dynamique qui attire l’attention : la lumière du jour devient une menace, modifiant les stratégies de combat, le comportement des PNJ et même la nature des quêtes disponibles. Blood of the Dawnwalker promet une immersion rare, à la croisée du mythe et de l’horreur, où chaque décision façonne véritablement la survie du joueur.
Crimson Desert — l’ambition sans compromis
Signé Pearl Abyss, les créateurs de Black Desert Online, Crimson Desert s’annonce comme une déferlante visuelle. Le studio coréen délaisse le MMO pour se concentrer sur une aventure solo, ancrée dans un monde médiéval d’une beauté brute. Les combats y sont viscéraux, cinématiques, et portés par une physique réaliste qui transforme chaque affrontement en séquence d’anthologie.
Les paysages respirent la vie : mercenaires, tempêtes de sable, marchés bondés ou vallées enneigées, tout semble animé par un souci du détail presque obsessionnel. Crimson Desert entend montrer qu’un monde ouvert peut être aussi scénarisé qu’un film, sans jamais sacrifier la liberté du joueur. Si les promesses sont tenues, le genre tiendra peut-être là un nouveau standard.
Beast of Reincarnation — la mue inattendue de Game Freak
C’est sans doute la surprise la plus déroutante : Game Freak, le studio derrière Pokémon, change radicalement de registre. Beast of Reincarnation s’aventure dans les ténèbres du fantastique sombre avec une approche « soulslike » qui tranche violemment avec son ADN habituel. Exit les créatures mignonnes et les couleurs pastels : place à une odyssée mélancolique dans un monde où l’humanité semble avoir disparu.
Entre exploration contemplative et combats exigeants, le titre promet une réflexion sur la condition humaine et la réincarnation, sur fond de décors désolés et de musique lancinante. Si Game Freak réussit ce virage artistique, Beast of Reincarnation pourrait devenir un tournant majeur dans la carrière du studio, et une preuve qu’il peut briller bien au-delà de ses licences historiques.
The Witcher 4 — un héritage réinventé
Difficile de parler de mondes ouverts sans évoquer The Witcher. CD Projekt Red prépare son grand retour avec The Witcher 4, cette fois sous Unreal Engine 5. Plus qu’une suite, le jeu s’impose comme une renaissance : un nouveau départ porté par Ciri, la fille adoptive de Geralt, désormais au centre de l’intrigue.
Les premières images laissent entrevoir un monde d’une densité visuelle stupéfiante, où la moindre lueur, le moindre grain de neige semble tangible. L’ambition est claire : reprendre le flambeau d’une légende tout en façonnant la prochaine génération du RPG narratif. Si l’écriture et l’exploration conservent la profondeur de la trilogie originale, The Witcher 4 pourrait bien redéfinir, une fois encore, ce que signifie « vivre une histoire » dans un jeu vidéo.
Fable — le retour d’un mythe britannique
Enfin, Playground Games ressuscite une icône : Fable. Après plus d’une décennie d’absence, la saga britannique s’apprête à faire peau neuve sur Xbox et PC. L’humour décalé et la fantaisie propre à la série sont toujours là, mais sublimés par une direction artistique moderne et un moteur graphique qui donne vie à Albion comme jamais auparavant.
Le système moral, pierre angulaire de la licence, fait lui aussi peau neuve. Chaque choix — qu’il soit noble ou absurde — aura un impact direct sur le monde et la perception du héros. L’objectif est clair : offrir une aventure à la fois nostalgique et résolument tournée vers l’avenir, où l’on pourra redevenir le héros… ou le voyou… de légende.
Un horizon sans limites
Entre mythes revisités et nouvelles ambitions, le futur du jeu en monde ouvert s’annonce vertigineux. The Blood of Dawnwalker et Beast of Reincarnation osent explorer des terrains inédits, Crimson Desert pousse la technique à son paroxysme, tandis que The Witcher 4 et Fable rallument la flamme des grandes sagas.
Si ces projets tiennent leurs promesses, ils ne se contenteront pas d’étendre les cartes virtuelles : ils redéfiniront notre manière même d’habiter un monde numérique. Et pour les joueurs, cette nouvelle génération d’univers ouverts s’annonce comme une promesse d’évasion infinie.
