La branche exécutive de l’Union européenne devrait s’opposer au projet d’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft, selon un nouveau rapport. La Commission européenne a commencé à enquêter sur l’opération de 68 milliards de dollars début novembre, mais n’a pas encore publié de conclusions préliminaires.
Le projet de rachat d’Activision Blizzard par Microsoft fait déjà face à une opposition réglementaire dans son pays d’origine, la Federal Trade Commission des États-Unis ayant poursuivi en décembre pour bloquer la fusion pour des motifs antitrust. Le conseiller juridique du géant de la technologie a rapidement publié une réponse de 37 pages affirmant que le procès de la FTC violait les protections constitutionnelles de l’entreprise, y compris son droit au cinquième amendement à un procès équitable.
Alors que l’Union européenne a contredit l’une des principales affirmations de la FTC concernant l’acquisition d’Activision Blizzard avant même que Microsoft ne réponde officiellement à cette action en justice, la Commission européenne devrait également contester la fusion, rapporte Reuters, citant des sources proches de Bruxelles. L’organe antitrust de la CE serait en train de préparer une communication des griefs exposant ses préoccupations concernant l’opération proposée. Le régulateur est susceptible de présenter ses conclusions à Microsoft et au public dans les semaines à venir, selon le même rapport. Bien que le calendrier exact de sa réponse administrative reste flou, l’organisme de surveillance s’était précédemment engagé à conclure son enquête initiale sur l’accord pour le 11 avril.

Une déclaration d’objection est une communication non contraignante d’informations pendant le processus d’examen antitrust de la CE. C’est un moyen pour les régulateurs européens d’exprimer leurs préoccupations concernant un accord particulier sans s’impliquer dans un litige, ce qui donne aux parties sous contrôle suffisamment de temps pour reculer et éviter une contestation antitrust formelle. Selon un rapport antérieur, Microsoft avait déjà préparé une concession européenne en novembre, mais la Commission était réticente à discuter des mesures antitrust avant d’exposer publiquement ses préoccupations concernant la fusion.
Dans l’ensemble, Microsoft espère toujours conclure l’acquisition d’Activision Blizzard d’ici la mi-2023, comme il l’a répété à plusieurs reprises. La fusion proposée a été approuvée au Brésil, au Chili, en Arabie Saoudite et en Serbie. Malgré cette nouvelle objection des dirigeants de l’UE, l’action en justice de la FTC reste le principal obstacle réglementaire que Microsoft doit surmonter pour achever son rachat du géant du jeu basé à Santa Monica, en Californie.
En dehors de l’UE, l’acquisition est actuellement examinée par l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés. La CMA devrait fournir à Microsoft des conclusions préliminaires à la mi-février.