En octobre 2022, Konami brisait un long silence en annonçant le retour d’une légende : Silent Hill. En une seule soirée, l’éditeur japonais dévoilait trois projets majeurs – Silent Hill 2 Remake, Silent Hill f et Silent Hill: Townfall – marquant ainsi la renaissance officielle d’une franchise que l’on croyait condamnée à hanter les souvenirs des fans. Trois ans plus tard, le producteur Motoi Okamoto revient sur cette décision audacieuse et explique la véritable stratégie derrière ce coup de théâtre.
Montrer que Silent Hill est bel et bien vivant

Sur X (anciennement Twitter), Okamoto a partagé une réflexion honnête sur cette période charnière. Selon lui, annoncer plusieurs jeux d’un coup n’était pas une simple opération marketing, mais un acte de foi envers la série et ses fans.
“Nous ne voulions pas donner l’impression de sortir un simple remake isolé. Il fallait prouver que nous étions vraiment décidés à faire revivre la franchise”, écrit-il.
Ce choix, risqué d’un point de vue industriel, visait à montrer que Silent Hill n’était pas qu’un projet nostalgique. En présentant simultanément un remake, un nouvel épisode original (Silent Hill f) et une expérience narrative atypique (Townfall), Konami voulait envoyer un signal fort : le brouillard de Silent Hill allait de nouveau s’épaissir pour longtemps.
Un pari risqué, mais salué par les joueurs

Annoncer plusieurs projets à la fois, c’est s’exposer à la pression des attentes, à la peur de la dispersion, et à la comparaison constante. Pourtant, cette stratégie s’est révélée payante. Silent Hill 2 Remake et Silent Hill f ont rencontré un large succès commercial et critique, relançant la marque sur le devant de la scène horrifique.
Okamoto le reconnaît : il fallait montrer une vision d’ensemble. “Si les joueurs ne voient pas de futur pour une série, ils se désintéressent. Et quand l’intérêt chute, les entreprises cessent d’investir.”
Une logique implacable dans une industrie où les cycles de hype dictent souvent les décisions stratégiques.
Les fans, gardiens du brouillard

Le producteur conclut son message sur un ton plus personnel, remerciant la communauté pour sa fidélité. Selon lui, c’est l’attachement des fans qui a convaincu Konami de réinvestir dans la saga.
“Tant que les joueurs montrent qu’ils tiennent à Silent Hill, la série continuera d’exister.”
Ce dialogue entre studio et public illustre parfaitement le nouvel équilibre du jeu vidéo moderne : les communautés ont un poids réel dans la survie des licences, surtout celles issues des années 1990 et 2000. Et dans le cas de Silent Hill, ce lien émotionnel entre peur et fascination semble plus fort que jamais.
En misant sur la diversité – entre hommage, innovation et expérimentation – Konami a réussi son pari : Silent Hill n’est plus une relique, mais une marque à nouveau pertinente.
L’ombre de l’horreur psychologique plane à nouveau sur l’industrie, rappelant qu’un bon frisson, bien dosé, ne vieillit jamais.
Le brouillard n’a pas fini de se lever sur Silent Hill.
