Six ans après sa sortie, Devil May Cry 5 reste un phénomène. Tandis que Resident Evil multiplie les remakes et que Monster Hunter Wilds monopolise les projecteurs, la saga de Dante et Nero semble, elle, plongée dans un long silence. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : le jeu de 2019 continue de se vendre comme un hit récent.
Le démon qui refuse de mourir

Dans la première moitié de 2025, Devil May Cry 5 a écoulé plus de 2,1 millions d’exemplaires, s’imposant comme le titre Capcom le plus vendu de l’année à ce stade, selon les résultats financiers publiés par Capcom pour le premier semestre fiscal 2025. Une performance impressionnante pour un jeu lancé il y a six ans, que beaucoup attribuent à la série animée Netflix, laquelle a ravivé la flamme chez les anciens fans tout en attirant une nouvelle génération de joueurs.
Au total, la licence affiche désormais 37 millions de ventes cumulées, confirmant sa place parmi les piliers de Capcom aux côtés de Resident Evil et Street Fighter. Le message est clair : le public n’a pas oublié Dante, et la demande pour une suite reste bien réelle.
Un vide créatif depuis le départ d’Itsuno

La situation se complique pourtant du côté du studio. Hideaki Itsuno, père spirituel de Devil May Cry 5 et de Dragon’s Dogma 2, a quitté Capcom en 2024 après trente ans de carrière. Sa vision a façonné l’identité moderne de la franchise, et son départ laisse un vide difficile à combler. Trouver un successeur capable de porter le même souffle créatif représente un défi majeur pour l’éditeur.
Itsuno considérait lui-même Devil May Cry 5 comme “le point culminant de la série” — autant dire qu’un sixième épisode devrait repousser encore les limites techniques et artistiques de la saga. Mais sans lui, Capcom doit décider : continuer l’héritage ou laisser le démon sommeiller.
Capcom face à ses priorités

D’un point de vue financier, la firme d’Osaka traverse une période plus mouvementée : ses actions ont reculé cette année après des résultats mitigés, notamment liés à la baisse des ventes de Monster Hunter Wilds. Dans ce contexte, relancer une licence aussi populaire que Devil May Cry pourrait être un pari stratégique pour regagner la confiance des joueurs et des investisseurs.
Reste à savoir si Capcom osera franchir le pas. Entre remakes rassurants et nouvelles IP ambitieuses, l’équilibre est fragile. Pourtant, tout indique que le moment n’a jamais été aussi propice pour ressusciter Dante : les fans attendent, les ventes le prouvent, et l’univers n’a jamais cessé d’inspirer.
Devil May Cry 5 est plus qu’un succès persistant : c’est un rappel que certaines licences vieillissent comme un bon vin démoniaque. À Capcom désormais de montrer qu’elle n’a pas oublié son héros aux cheveux argentés — avant que la légende ne se fige pour de bon dans le passé.




