Ubisoft aurait bien failli replonger la saga Assassin’s Creed dans l’Amérique du XIXᵉ siècle. Selon une enquête du média The Game File, l’éditeur français travaillait sur un nouvel opus se déroulant après la guerre de Sécession — avant de finalement l’annuler, le jugeant « trop politique » et potentiellement explosif sur le plan médiatique.
Un cadre inédit, entre reconstruction et tensions raciales

Le jeu, dont le développement n’en était qu’à ses débuts, devait prendre place entre les années 1860 et 1870, au cœur de la période de Reconstruction. Le protagoniste, un ancien esclave noir originaire du Sud des États-Unis, devait tenter de rebâtir sa vie à l’Ouest avant d’être recruté par la Confrérie des Assassins. Sa mission : retourner dans son État natal pour lutter contre l’injustice et affronter directement le Ku Klux Klan, alors en pleine ascension.
Ce pitch audacieux promettait un cadre rarement exploré dans le jeu vidéo, où la lutte entre Assassins et Templiers se serait mêlée aux fractures sociales et raciales d’une Amérique en pleine mutation. Un contexte fort, mais aussi délicat à aborder.
Ubisoft refroidi par la peur du scandale

Toujours selon les sources de The Game File, la direction d’Ubisoft aurait jugé le projet « trop controversé », craignant que le thème suscite un tollé aux États-Unis. Un membre du studio résume ainsi la décision :
« Trop politique, dans un pays trop instable. »
Difficile de ne pas faire le lien avec les polémiques entourant Assassin’s Creed Shadows, dont le protagoniste noir, Yasuke, a déjà déclenché un débat houleux sur les questions de représentation. Après cet épisode, Ubisoft semble vouloir éviter toute nouvelle controverse liée à la couleur de peau ou à la réécriture historique.

Si ce Assassin’s Creed post-guerre civile ne verra jamais le jour, la franchise reste plus vivante que jamais. L’éditeur prépare actuellement un DLC gratuit pour Assassin’s Creed Mirage et un remake très attendu de Black Flag, prévu pour l’année prochaine.
La série continue donc de naviguer entre prudence commerciale et ambition narrative. Et quelque part, dans les archives d’Ubisoft, dort peut-être encore le prototype d’un épisode qui aurait pu être l’un des plus forts et les plus courageux de la saga.



