La bêta ouverte de Battlefield 6, accessible à tous jusqu’au 10 août, attire les foules et remet le FPS d’EA au centre du terrain. Dans ce contexte, Mike Ybarra, ex-président de Blizzard, a jeté de l’huile sur le feu sur X : « Battlefield va boot stomp Call of Duty cette année. Le vrai gain, c’est que CoD ne pourra plus être paresseux et on aura tous de meilleurs FPS. » Un pronostic tranché qui cristallise un sentiment diffus : le duel historique BF/CoD pourrait retrouver de sa superbe.
Interpellé par un internaute rappelant qu’en 2016, Infinite Warfare s’était mieux vendu que Battlefield 1 malgré un accueil critique compliqué, Ybarra n’a pas varié. Selon lui, Call of Duty « a décliné depuis des années », miné par la triche, une expérience utilisateur lourde (interface, installation) et une direction artistique « arc-en-ciel » qui aurait perdu une partie du public. Le message est clair : la série d’Activision se serait reposée sur ses acquis, et la montée en puissance de Battlefield pourrait l’obliger à se remettre en question.
Derrière ces piques, un fond réel : la communauté réclame depuis longtemps des chantiers de fond côté CoD — lutte anti-cheat plus visible, interfaces allégées, cohérence artistique, cadence de mises à jour mieux maîtrisée. Que ces griefs soient exagérés ou non, ils témoignent d’une fatigue d’une partie du public face à un mastodonte annuel.
Côté Activision, des rumeurs évoquent une sérénité intacte : Call of Duty serait jugé « trop gros pour échouer ». En face, Battlefield 6 n’a pas été un long fleuve tranquille non plus, avec des bruits de couloir sur le développement et des objectifs jugés ambitieux (on parle en interne d’une barre symbolique des 100 millions de joueurs sur une période donnée). Reste que le présent joue pour EA : la bêta tourne fort, l’adhésion semble là et l’identité Battlefield — combats à grande échelle, véhicules, jeu d’escouade — retrouve des couleurs.
La question clef, désormais, n’est plus l’essai… mais la transformation. DICE devra convertir l’élan de la bêta en rétention sur la durée : stabilité des serveurs, équilibrage des classes et des armes, lisibilité en jeu, feuille de route claire sur les cartes/modes, et un anti-triche crédible dès le jour J.
À ce stade, Call of Duty: Black Ops 7 reste largement enveloppé de mystère. Un reveal est attendu lors de l’Opening Night Live de la gamescom, avec une sortie prévue cette année sur Xbox One/Series X|S, PS4/PS5 et PC. Battlefield 6, lui, a fixé rendez-vous au 10 octobre sur consoles current-gen et PC. Deux trajectoires qui vont inévitablement se croiser à la rentrée, manette en main.
Les déclarations de Mike Ybarra ont le mérite de repolariser un duel qui a longtemps structuré le FPS multijoueur. Si Battlefield 6 confirme ses promesses et si Call of Duty répond point par point aux critiques — triche, ergonomie, cohérence —, les joueurs seront les premiers gagnants. En attendant les présentations détaillées de Black Ops 7 et le lancement d’octobre, une certitude : la concurrence est de retour, et elle pourrait enfin tirer le genre vers le haut.