Depuis plusieurs mois, Ubisoft adopte une stratégie étonnante : la firme française ne partage plus ses chiffres de ventes avec Circana, l’organisme de référence pour le suivi du marché américain. Une décision qui intrigue et qui en dit peut-être plus qu’il n’y paraît sur la santé commerciale de ses dernières sorties.
Des chiffres en retrait, volontairement effacés
Jusqu’en juin dernier, Ubisoft faisait partie des éditeurs réguliers à communiquer ses résultats auprès de Circana. C’est grâce à ces données qu’Assassin’s Creed Shadows avait pu apparaître à la troisième place des meilleures ventes aux États-Unis, et même décrocher le titre de meilleure nouveauté en Europe pour 2025. Mais dès le mois de juillet, disparition totale : ni Shadows ni Star Wars Outlaws n’ont été comptabilisés dans les classements. Non pas parce que les ventes se sont effondrées d’un coup, mais simplement parce qu’Ubisoft a cessé de transmettre ses chiffres.

Mat Piscatella, directeur exécutif de Circana, a confirmé la situation sur les réseaux sociaux, précisant que cette absence relevait d’un choix de l’éditeur lui-même.
Une communication sous tension
Difficile de ne pas y voir une volonté de contrôler le récit autour de deux titres lancés dans un climat houleux. Assassin’s Creed Shadows a été vivement critiqué pour ses choix créatifs, tandis que Star Wars Outlaws a dû encaisser des polémiques autour de son gameplay et de son positionnement. Dans ce contexte, publier des chiffres en baisse un mois après la sortie aurait pu relancer la machine à polémiques.
Ubisoft a donc préféré garder le silence et se contenter de qualifier les performances de ses jeux de “bonnes”, sans donner plus de détails. Une approche qui, paradoxalement, peut avoir l’effet inverse : à force de taire les données, l’éditeur nourrit les spéculations et laisse planer l’idée que ses titres ne rencontrent pas le succès escompté.

Ce choix de communication s’inscrit dans une dynamique plus large. Ubisoft prépare un calendrier chargé pour 2026, avec plusieurs grosses productions destinées à relancer la machine et à solidifier sa présence sur le marché. En attendant, l’éditeur semble marcher sur un fil : ménager ses communautés, éviter les bad buzz, tout en essayant de conserver une image de marque solide.
Mais à l’heure où la transparence est souvent synonyme de confiance, cette opacité volontaire pourrait jouer contre l’entreprise. Car si Assassin’s Creed Shadows a signé un excellent démarrage en Europe et aux États-Unis, pourquoi ne pas le mettre en avant ?




