Douze ans. Deux jeux. Et une attente interminable. Alors que The Last of Us s’est imposé comme l’un des monuments de la sphère PlayStation, son avenir vidéoludique reste en suspens. Si la série HBO a récemment ravivé l’intérêt du grand public, les fans de la première heure attendent toujours un signe concret de Naughty Dog quant à un éventuel Part III. Bonne nouvelle : Neil Druckmann, figure de proue du studio, n’a pas enterré le projet. Loin de là.
Dans un paysage vidéoludique où certaines franchises enchaînent les suites à cadence industrielle, The Last of Us fait figure d’exception. Depuis 2013, seuls deux épisodes canoniques ont vu le jour. Mais quel impact.
Acclamés pour leur écriture mature, leur mise en scène cinématographique et leur gameplay maîtrisé, les deux jeux ont été remastérisés, portés, analysés, disséqués… et continuent de séduire une nouvelle génération de joueurs sur PS5 et PC. À tel point que la série semble indémodable.
Derrière ce succès, une stratégie assumée : celle du temps long. Naughty Dog préfère peaufiner chaque projet plutôt que de céder à l’appel du rendement. Une posture qui suscite respect… et frustration.
Invité du podcast Sacred Symbols, Neil Druckmann est revenu sur des propos tenus dans le documentaire Grounded Part II, consacré aux coulisses de The Last of Us Part II. Il y évoquait déjà avoir « une idée » pour une potentielle suite, sans pour autant garantir son développement.
Aujourd’hui, le ton se veut prudent mais résolument ouvert :
« Je ne veux pas faire un jeu juste parce que les gens l’attendent. Je veux qu’il soit à la hauteur de ce que The Last of Us mérite. Si l’idée est suffisamment forte, si le bon moment se présente, alors oui, je foncerai. »
Druckmann rappelle qu’il reste le « gardien » de la franchise, mais aussi qu’il refuse de compromettre la qualité pour satisfaire la demande. Une déclaration qui confirme l’attachement du studio à sa vision d’auteur.
Plusieurs facteurs expliquent l’absence d’annonce officielle concernant The Last of Us Part III. Le premier : les équipes de Naughty Dog sont déjà à pied d’œuvre sur d’autres projets.
Parmi eux, Intergalactic, une nouvelle licence de science-fiction chapeautée par Druckmann en personne. Peu d’infos ont filtré, si ce n’est que le projet ambitionne d’explorer des thèmes inédits pour le studio. En parallèle, un autre jeu est en développement — les rumeurs évoquent un possible retour d’Uncharted, mais rien n’a encore été confirmé.
Ajoutons à cela l’annulation de The Last of Us Online, le spin-off multijoueur qui devait prolonger l’expérience autrement. Un projet avorté malgré plusieurs années de développement, jugé trop ambitieux pour les ressources disponibles.
Si The Last of Us ne donne pas (encore) signe de vie côté manette, son univers n’a jamais été aussi vivant. La série HBO, portée par Pedro Pascal et Bella Ramsey, a conquis aussi bien les fans que le grand public. Un succès critique et commercial qui a relancé l’intérêt pour la licence, tout en élargissant son audience.
Côté divertissement, Naughty Dog a également collaboré avec Universal Studios pour développer une attraction horrifique dans leurs parcs à thème. De quoi maintenir la flamme, tout en consolidant l’aura de la franchise auprès du grand public.
Alors, The Last of Us Part III, rêve ou réalité ? Si Neil Druckmann ne confirme rien, il ne nie rien non plus. Son approche reste fidèle à celle qui a forgé la réputation du studio : ne pas se précipiter, respecter l’univers, et livrer une œuvre cohérente, ambitieuse, et émotionnellement forte.
En clair : The Last of Us reviendra peut-être, mais uniquement si Naughty Dog parvient à aligner les planètes. Et dans un monde post-apocalyptique où l’espoir est une denrée rare, ces mots suffisent à raviver la flamme.
