Alors que les sorties first-party de PlayStation se font rares en cette seconde moitié d’année, Sucker Punch prend le relais avec un titre qui pourrait bien marquer la génération PS5. Présenté en détail lors d’un State of Play entièrement dédié, Ghost of Yōtei s’annonce comme une suite ambitieuse et structurée, qui mise moins sur la quantité que sur une qualité d’exécution irréprochable.
Après le succès critique et commercial de Ghost of Tsushima, les attentes autour d’un éventuel retour de Sucker Punch dans le Japon féodal étaient immenses. Le studio ne se contente pas de proposer une simple suite : il rebat les cartes avec un nouveau cadre, une narration enrichie et des mécaniques de jeu nettement plus complexes.
Direction cette fois la région d’Ezo, vaste territoire enneigé inspiré d’Hokkaido, que l’on explorera en incarnant Atsu, un nouveau protagoniste accompagné d’un loup fidèle. Visuellement, le titre franchit un cap. La direction artistique conserve l’élégance cinématographique de son prédécesseur, tout en exploitant pleinement les capacités techniques de la PS5.
Parmi les nouveautés les plus notables, le jeu introduit un système de collecte d’indices. Lors d’interrogatoires, le joueur peut choisir parmi trois approches, chacune menant à une mission différente, avec son propre scénario et ses récompenses. Une mécanique qui encourage l’expérimentation et ajoute une couche narrative interactive bienvenue.
Autre nouveauté : la chasse à la prime. Atsu pourra traquer les mercenaires les plus redoutables du jeu, dans des confrontations qui promettent d’être aussi intenses que stratégiques. Ce gameplay est soutenu par un arsenal diversifié : katana, odachi, kusarigama, lames jumelles, et même un tanegashima, fusil à poudre capable d’abattre un ennemi en un seul tir. À noter que chaque type d’arme sera plus ou moins adapté à certains ennemis, renforçant ainsi l’aspect tactique des affrontements.
Le système de combat gagne en profondeur. On retrouve les sensations propres à Ghost of Tsushima, mais avec plusieurs couches supplémentaires : nouvelles postures, enchaînements contextuels, variété accrue des ennemis, et même la possibilité de perdre son arme si l’on encaisse un coup trop puissant. Une idée qui pousse à la prudence, et favorise une approche plus méthodique du corps-à-corps.
Le compagnon animal n’est pas en reste : le loup d’Atsu n’est pas qu’un faire-valoir narratif, il intervient activement en combat et peut même assister lors de phases d’exploration. Une mécanique qui renforce l’immersion et offre une nouvelle dimension à l’expérience solo.
Enfin, Ghost of Yōtei proposera trois modes de jeu inspirés de réalisateurs emblématiques du cinéma de samouraï. Si les détails restent partiels, on sait que chacun de ces modes offrira une lecture différente du gameplay et de la mise en scène, à l’image du célèbre Kurosawa Mode du premier opus. Une manière de célébrer l’héritage cinématographique du Japon tout en renouvelant l’approche du joueur.
À la croisée du jeu d’action-aventure en monde ouvert et du drame historique stylisé, Ghost of Yōtei semble avoir compris ce qui faisait la force de son prédécesseur, tout en osant s’en éloigner sur plusieurs aspects clés. Le gameplay se veut plus dense, plus tactique, et la direction artistique continue de tutoyer les sommets. Si la promesse est tenue jusqu’à la sortie, Sucker Punch pourrait bien signer là un nouveau chef-d’œuvre pour la PS5.