Entre Mario Kart World vendu 80 € et un GTA 6 attendu à prix fort, les jeux vidéo de 2025 évoluent dans un véritable “Far West tarifaire”. Mat Piscatella, analyste chez Circana, décrypte cette mutation profonde du marché.
Oubliez l’époque où chaque nouveau blockbuster sortait à 59,99 €. En 2025, les prix explosent, varient et désorientent. Mario Kart World s’affiche à 80 €, Blue Prince est proposé à 30 €, et Clair Obscur: Expedition 33 reste sur la tranche classique de 50 €.

Pour Mat Piscatella, directeur exécutif chez Circana, ce n’est qu’un début. “Le modèle de prix unique est mort”, affirme-t-il dans une interview accordée à GamesRadar+.
“On est dans une sorte de Far West tarifaire, avec plus de variabilité à la sortie qu’on n’en a jamais vu. Les éditeurs tâtonnent pour trouver leur point d’équilibre : soit ils visent un public restreint mais fidèle à prix élevé, soit ils préfèrent ratisser large avec un tarif plus bas.”
Dans un marché en mutation rapide, chaque jeu devient un cas particulier. Le prix de lancement dépend désormais de la taille du projet, du modèle économique, de la plateforme, du calendrier de sortie et même des fonctionnalités multijoueurs.

Et la concurrence n’est plus seulement les autres jeux premium. Désormais, les véritables rivaux s’appellent Fortnite et Roblox, deux titres gratuits qui captent des millions de joueurs chaque semaine. “35 % des joueurs consoles actifs jouent à Fortnite chaque semaine. Comment leur faire lâcher ça pour acheter un autre jeu ?” s’interroge Piscatella.
Le tarif unique à 60 € appartient au passé. Les studios adoptent des stratégies hybrides : prix d’achat variables, monétisation post-lancement (cosmétiques, battle pass, contenus additionnels) ou encore éditions spéciales à 90, 100 voire 120 €.
“Chaque jeu a désormais sa propre stratégie de tarification. Il n’y a plus de règle unique. Le bon vieux ‘60 € pour tout le monde’, c’est fini”, constate l’analyste.
Certains jeux comme Mario Kart World parviennent à justifier leur prix élevé grâce à une base de fans fidèle et peu sensible au coût. “Même si les gens râlent, ils achètent quand même. Tant que ça marche, ça continuera.”

Si un titre doit servir de test grandeur nature pour cette évolution, c’est bien GTA VI, prévu pour le 26 mai 2026. Rockstar et Take-Two pourraient y expérimenter un tarif supérieur à 80 €, sans que cela n’impacte les ventes.
“Tout le monde va scruter ce que GTA 6 va faire. Ce jeu va probablement redéfinir les règles du marché”, prédit Piscatella.
2025 marque une bascule majeure. Le prix des jeux n’est plus figé : il s’ajuste à l’audience ciblée, au contenu proposé et à la stratégie commerciale adoptée. Pour les joueurs, cela implique davantage de diversité… mais aussi plus d’incertitude.
Une chose est claire : les jeux à 60 € pour tous, c’est terminé. L’avenir sera fait de paris tarifaires, de tests marketing… et d’inflation.