Ubisoft a relancé la machine à spéculations cette semaine après une décision rare : le report de la publication de ses résultats semestriels et la suspension immédiate du trading de ses actions. Un geste inhabituel dans l’industrie, qui a immédiatement mis le feu aux poudres. Plusieurs observateurs y voient le signe d’une annonce majeure en préparation… et peut-être même d’un changement de propriétaire.
Une suspension de trading qui interroge

À l’origine, Ubisoft avait simplement annoncé un décalage de ses résultats financiers. Mais la suspension du trading a changé l’interprétation du public : ce type de manoeuvre est souvent associé à des discussions sensibles, notamment dans le cadre d’opérations de fusion-acquisition.
Très vite, certaines voix se sont élevées pour suggérer que l’éditeur français pourrait être en passe d’être racheté. Et la rumeur a pris de l’ampleur lorsqu’un insider, relayant les propos supposés d’un employé d’Ubisoft, a affirmé qu’“une entité” était en train de finaliser une offre.
Qui pourrait mettre la main sur Ubisoft ?
Selon le leaker Detective Seeds, la suspension de trading serait liée à “une discussion sérieuse de M&A pour finaliser la cession d’actifs”. L’employé ayant divulgué l’information ajoute que le potentiel acheteur ne serait pas basé aux États-Unis, et qu’il s’agirait d’un acteur déjà évoqué dans le secteur depuis plusieurs mois.
Deux noms reviennent alors avec insistance : Sony et Tencent.
Si la piste PlayStation n’est pas impossible — surtout dans un contexte de guerre des exclusivités et de diversification des catalogues — la logique orienterait plutôt vers Tencent.
Le géant chinois possède déjà une position stratégique chez Ubisoft : en 2022, il a formé une structure commune avec la famille Guillemot et détient aujourd’hui environ 25 % des droits économiques de l’entreprise. Des rumeurs persistantes évoquent depuis longtemps son ambition d’aller plus loin, jusqu’à un rachat complet.
Ubisoft garde le silence… mais prépare un calendrier chargé

Face à la spéculation galopante, Ubisoft a tenté de calmer le jeu. L’éditeur affirme que la suspension du trading vise uniquement à “éviter les interprétations inutiles” lors du report des résultats, et qu’aucune acquisition n’est confirmée.
Dans l’immédiat, la firme rappelle qu’elle reste concentrée sur son plan stratégique : dix jeux prévus d’ici deux ans, dont plusieurs productions majeures comme Assassin’s Creed, Star Wars Outlaws et les nouvelles licences maison.
Reste que le timing, les fuites et la manœuvre financière laissent penser que quelque chose de plus grand se prépare. Que Tencent se positionne pour un contrôle total, ou que Sony surprenne tout le monde avec un geste fort, l’éventuel rachat d’Ubisoft pourrait bouleverser l’équilibre du paysage gaming mondial.
En attendant une confirmation officielle, l’industrie retient son souffle — et Ubisoft, volontairement ou non, vient de créer l’un des plus gros cliffhangers de l’année.
