Depuis la révélation officielle de The Witcher 4 lors des Game Awards 2024, les débats enflamment la communauté. La cause ? Le passage de flambeau entre Geralt de Riv et Ciri, sa fille adoptive, désormais au cœur de cette nouvelle trilogie. Si une partie du public accueille ce choix avec enthousiasme, d’autres y voient une trahison de l’ADN de la saga.
Mais pour CD Projekt RED, il est encore bien trop tôt pour tirer des conclusions.
Un changement de cap assumé
Cela fait plus de trois ans que CD Projekt RED a confirmé le développement d’un nouvel opus de la saga The Witcher. Après des mois de silence, le studio polonais a frappé fort avec une bande-annonce cinématographique de six minutes diffusée en décembre dernier. Ambiance sombre, tension dramatique et musique envoûtante : les ingrédients emblématiques de la licence sont bien là. Mais une révélation a cristallisé toutes les attentions — et déclenché les controverses : Ciri sera la nouvelle héroïne du jeu.

Si son retour était pressenti depuis The Witcher 3, son rôle central marque une rupture nette avec les précédents épisodes, dominés par Geralt.
La parole à Jan Hermanowicz
Pour Jan Hermanowicz, responsable de la production technique chez CD Projekt RED, ces critiques précoces sont compréhensibles, mais injustes. Dans une interview accordée au site GamesRadar+, il a tenu à rappeler l’importance de laisser le jeu parler de lui-même :
« Il faut vivre l’expérience manette en main avant de juger. Ce que nous avons montré dans la bande-annonce n’est qu’un fragment de ce que Ciri apportera à cette nouvelle trilogie. »
Il insiste également sur le fait que la richesse du personnage ne pourra être pleinement comprise qu’en explorant l’histoire complète et les mécaniques de jeu conçues autour d’elle.
Doug Cockle monte au front
Un soutien de taille est venu renforcer cette prise de position : Doug Cockle, voix légendaire de Geralt, a lui aussi pris la défense du studio. Sur ses réseaux sociaux, il a qualifié certaines critiques de « stupides » et s’est dit impatient de découvrir un jeu centré sur Ciri, même s’il n’y tient plus le rôle principal.

Cockle n’a pas mâché ses mots, allant jusqu’à rappeler aux détracteurs une vérité souvent oubliée : The Witcher est avant tout une série de romans.
« Lisez les satanés livres », a-t-il lâché, en écho aux propos d’Hermanowicz.
Un studio en quête de renouveau
Cette évolution ne s’arrête pas au changement de protagoniste. Adam Badowski, directeur de CD Projekt RED, a déclaré fin mai que l’objectif de l’équipe était de s’éloigner des formules du passé, pour offrir une expérience véritablement nouvelle. Le choix de Ciri n’est donc qu’une facette d’une stratégie plus large de renouveau narratif et ludique.

Loin de renier son héritage, The Witcher 4 entend proposer une relecture ambitieuse de son univers, à la fois respectueuse des romans d’Andrzej Sapkowski et ouverte à de nouvelles perspectives.
Le débat autour de The Witcher 4 illustre bien les tensions entre attentes des fans et liberté créative. En mettant Ciri au centre de sa nouvelle trilogie, CD Projekt RED fait un pari audacieux, mais réfléchi. Et comme le résume Hermanowicz dans son appel à la patience :
« Laissez-nous vous montrer ce que nous avons construit. »