Alors que beaucoup pensaient The Witcher 3 définitivement rangé au panthéon des classiques, CD Projekt n’aurait pas encore dit son dernier mot. Selon un récent rapport financier, le studio polonais envisagerait une nouvelle extension payante pour son RPG culte, prévue pour mai 2026, en amont d’une décennie décisive pour ses licences majeures.
Une stratégie qui révèle une feuille de route plus structurée qu’il n’y paraît, mêlant continuité, relance marketing et montée en puissance industrielle.
The Witcher 3 relancé comme tremplin marketing

D’après les projections de Noble Securities, relayées par l’analyste Mateusz Chrzanowski, une extension payante de The Witcher 3 serait attendue au printemps 2026. Plus qu’un simple contenu additionnel tardif, ce DLC aurait un rôle précis : servir de point d’entrée marketing pour préparer l’arrivée de The Witcher 4.
Le contenu serait proposé autour de 30 dollars, avec une estimation de 11 millions d’exemplaires vendus sur un an, pour un budget de production évalué à 52 millions de zlotys. Un investissement maîtrisé, pensé pour réveiller la communauté sans prendre de risques excessifs, tout en réinstallant l’univers dans l’actualité.
The Witcher 4 : budgets XXL et ambitions assumées

En toile de fond, CD Projekt revoit clairement ses ambitions à la hausse. Le rapport évoque une augmentation massive des budgets alloués à la nouvelle trilogie The Witcher. The Witcher 4 disposerait désormais d’un budget de développement de 1,4 milliard PLN, auquel s’ajouterait un budget marketing équivalent.
Au total, le coût de la trilogie complète grimperait à 3,2 milliards PLN, contre 2,1 milliards initialement prévus. Le studio compterait toutefois amortir cette hausse grâce à des synergies technologiques et créatives entre les différents épisodes, une logique industrielle déjà éprouvée chez les grands éditeurs.
Cette montée en gamme explique également la révision à la hausse de l’objectif de cours de l’action CD Projekt, désormais fixé à 283 PLN par Noble Securities.
Cyberpunk 2 (Project Orion) viserait 2030 avec du multijoueur

Côté science-fiction, les projections se précisent aussi. Le sequel de Cyberpunk 2077, connu sous le nom de Project Orion, serait attendu pour le quatrième trimestre 2030, une date symbolique correspondant au dixième anniversaire du jeu original.
Cette fois, CD Projekt viserait un lancement plus ambitieux techniquement, avec un mode multijoueur intégré dès le jour un. Une orientation qui explique un budget estimé à 1,5 milliard PLN, bien supérieur à celui de Cyberpunk 2077. Environ 130 développeurs travaillent actuellement sur le projet, un effectif qui devrait doubler dans les deux prochaines années.
Malgré ce calendrier lointain, le développement serait plus court que celui du premier opus, le studio semblant vouloir éviter les errements passés et capitaliser sur une production mieux encadrée.
Des projets secondaires repoussés

Cette priorisation a toutefois un coût. Plusieurs projets annexes voient leur calendrier glisser :
- Sirius et Canis Majoris sont désormais attendus en 2028
- Hadar reste à un stade très précoce, avec une projection repoussée à 2032
Un recentrage assumé autour des deux piliers que sont The Witcher et Cyberpunk.
Entre le retour inattendu de The Witcher 3, les investissements colossaux autour de The Witcher 4 et un Cyberpunk 2 pensé comme un nouveau départ, CD Projekt joue une partie serrée. Le studio mise sur la puissance de ses licences, tout en cherchant à rassurer joueurs et investisseurs après des années mouvementées.
Si la stratégie semble cohérente sur le papier, sa réussite dépendra d’un équilibre délicat : tenir les délais, maîtriser les budgets et livrer des expériences à la hauteur des attentes. Une équation que CD Projekt n’a désormais plus le droit de rater.

