L’industrie avait fini par s’habituer à cette drôle de accalmie : les exclusivités perdaient du terrain, les frontières entre PC et consoles s’effaçaient, et chacun imaginait un futur plus ouvert. Pourtant, un nouveau mouvement de plaques tectoniques vient de secouer le marché. Valve prépare son retour dans l’arène avec un matériel inédit, la Steam Machine, un PC à l’ADN de console taillé pour jouer dans la cour des plateformes traditionnelles. En parallèle, Microsoft travaillerait sur une Xbox nouvelle génération pensée comme un “console-like PC”, un hybride capable de faire tourner les jeux de tous les éditeurs sans barrière. Dans ce climat de mutation, Sony revoit sa copie.
PlayStation change de tempo sur le PC
Selon Jez Corden, PlayStation serait en train de ralentir sa stratégie d’ouverture vers le PC. Le changement ne touche pas l’ensemble du catalogue : les titres live-service, comme le très attendu Marathon, continueront d’arriver simultanément sur ordinateur. C’est du côté des blockbusters solo narratifs, ces piliers qui façonnent l’identité PlayStation, que la stratégie évolue.
Sony envisagerait désormais de retarder massivement les portages PC de ces jeux, voire de s’en priver complètement. Une rupture nette avec ces dernières années, où l’on avait vu des sorties relativement rapides : Marvel’s Spider-Man 2 avait rejoint le PC un an après sa sortie PS5, Stellar Blade avait suivi la même cadence. On est loin de l’époque où God of War (2018) avait attendu trois ans pour passer sur desktop.
Quand les chiffres reprennent le dessus

Si Sony ralentit, ce n’est pas par nostalgie du “tout exclusif”, mais pour une raison simple : les ventes PC ne suivent pas. Les versions Steam et Epic rapportent peu, les restrictions régionales compliquent la distribution, et les portages tardifs arrivent souvent après la tempête de l’engouement initial. Les chiffres ne justifient plus l’investissement.
Face à une concurrence qui se durcit — Valve qui veut jouer sur le terrain du hardware, Xbox qui efface la frontière console/PC — Sony opte pour une stratégie défensive : protéger ses licences phares, cultiver la valeur symbolique de l’exclusivité, et remettre le joueur PlayStation au centre de son écosystème.
Une bataille qui entre dans une nouvelle phase

La fameuse “guerre des consoles” semblait appartenir au passé. Pourtant, l’arrivée de la Steam Machine et l’évolution de la future Xbox montrent que la bataille n’a jamais réellement pris fin ; elle change seulement de forme.
PlayStation, de son côté, trace une voie plus prudente. Moins de sorties rapides sur PC, plus de contrôle sur ses licences, et une volonté claire de préserver l’aura de ses blockbusters. Une stratégie qui pourrait redéfinir l’équilibre du marché — au moment où l’industrie entre, une fois encore, dans une zone de turbulences créatives.
