Leon S. Kennedy est officiellement de retour dans Resident Evil Requiem. Une confirmation attendue, presque inévitable, mais que Capcom accompagne d’un détail autrement plus intéressant : son destin “s’entremêlera” avec celui de Grace Ashcroft, au point de structurer toute l’expérience autour d’un véritable tandem. Et pas question ici d’un protagoniste principal et d’un second couteau : d’après le réalisateur Akifumi Nakanishi, les deux personnages se partageront la campagne quasi à parts égales.
Une promesse qui change beaucoup de choses. Parce qu’au-delà du fan service Leon reste un pilier émotionnel de la saga Capcom semble surtout chercher un rythme : une alternance pensée pour maintenir la tension… en la faisant varier.
Deux personnages, deux “températures” de survival
Dans une interview accordée à Automaton-Media, Nakanishi résume la structure de Requiem avec une formule assez parlante : les séquences jouables de Grace et Leon sont “presque également réparties”, et le jeu fonctionnerait “comme deux expériences de tension différentes, mélangées ensemble”. Le réalisateur cite même Resident Evil: Revelations comme point de comparaison, ce qui donne déjà une idée du découpage : chapitres alternés, changements de perspective, et montée en pression par contraste.
Au début du développement, Capcom craignait que les joueurs aient du mal à “suivre” ce grand écart. Puis le studio a fini par embrasser l’idée… au point de la décrire comme un choc thermique volontaire : passer d’un personnage à l’autre, ce serait “comme plonger dans un bain froid après un sauna”. Comprendre : Requiem veut vous faire respirer… juste assez pour mieux vous rattraper.
Grace pour l’angoisse, Leon pour le relâchement… et l’impact
Dans cette logique, Capcom positionne clairement ses deux pôles. Grace porterait la composante la plus survival horror : vulnérabilité, économie de ressources, tension lente, peur qui s’installe. Une horreur plus intime, plus étouffante, où chaque décision pèse.
Leon, à l’inverse, serait le versant plus action, une forme de “release” une décompression après les séquences les plus anxiogènes. Attention : “action” ne signifie pas forcément “promenade”. Capcom insiste au contraire sur le fait que les affrontements de Leon devraient le pousser plus loin que d’habitude, et que cet effort ferait partie intégrante de l’expérience. L’idée, c’est moins de transformer Requiem en rail-shooter que de proposer une autre façon d’avoir peur : celle qui naît de l’intensité, du danger frontal, du rythme qui s’emballe.
Et puis, Leon reste Leon. Nakanishi le décrit comme quelqu’un qui n’hésite pas à se sacrifier pour sauver les autres un trait de caractère presque programmatique chez lui depuis RE4, mais ici mis en avant comme un élément central. Capcom précise aussi qu’il n’est pas arrogant, qu’il a une “flamme intérieure”, et surtout qu’il faut compter sur sa répartie sèche et ce sarcasme discret qui colle parfaitement à un Leon plus mûr, plus marqué.
Ce portrait n’est pas anodin : il sert aussi à préparer le terrain. Quand un studio insiste autant sur la notion de sacrifice et de limites repoussées, difficile de ne pas y voir un sous-texte. Pas une annonce, pas un spoiler… mais une intention dramatique.
Un Leon “ikeoji” : le retour du héros, version mûrie
Capcom assume également un choix esthétique et de character design : si Leon “fait le job” dans la dernière bande-annonce, c’est parce que le studio voulait précisément qu’il soit “beau” et “cool”, à la fois visuellement et dans son attitude.
Le développement emploie même le terme “ikeoji” : une expression japonaise qui désigne un homme plus âgé, élégant et séduisant, avec ce supplément de charisme qu’apporte l’expérience. Le message est limpide : Requiem ne ramène pas Leon pour le figer dans la nostalgie, mais pour le présenter comme une figure plus adulte, plus posée… sans perdre ce qui le rend immédiatement reconnaissable.
C’est aussi une manière de distinguer les deux héros : là où Grace pourrait incarner une terreur plus fragile, plus immédiate, Leon porterait un poids, une endurance, une capacité à avancer malgré tout. Deux façons de traverser l’horreur. Deux façons de la raconter.
Vers des niveaux plus larges… et un gameplay qui s’ouvre
Autre point glissé en fin de propos : Requiem pourrait s’appuyer sur des niveaux plus grands, avec même l’idée de déplacements en véhicule au sein des sections de Leon. Si Capcom reste prudent, le simple fait d’évoquer ce type de mobilité laisse entendre une structure moins linéaire, potentiellement plus ouverte, ou en tout cas plus modulable.
Le studio promet d’ailleurs un deep dive “au début de l’année prochaine”, histoire de détailler davantage l’architecture, les boucles de gameplay, et ce que ces deux campagnes “presque équivalentes” impliquent réellement en main.
Avec Resident Evil Requiem, Capcom semble viser une alchimie précise : alterner deux tensions, deux angles, deux formes d’inconfort l’une plus survival, l’autre plus frontale pour construire une campagne au rythme volontairement contrasté. Leon revient, oui, mais pas comme un simple symbole : il devient l’autre moitié d’un jeu qui veut jouer sur les nerfs… différemment, et régulièrement.
Resident Evil Requiem est attendu le 27 février 2026 sur PS5, Xbox Series X|S, PC et Nintendo Switch 2. D’ici là, Capcom a encore de quoi alimenter la machine à théories et, surtout, préciser combien de temps on passera réellement dans la peau de Leon… et à quel prix.