Le silence de Grand Theft Auto VI commence à peser lourd. Après une nouvelle annonce de report repoussant la sortie à novembre 2026, Rockstar Games s’est muré dans une discrétion presque totale autour de son titre le plus attendu. Un mutisme inhabituel, qui intervient pourtant dans un contexte où le studio, lui, fait régulièrement la une… pour de bien moins bonnes raisons.
Car si GTA 6 traverse une nouvelle période de disette informationnelle, Rockstar Games est au cœur d’une controverse sociale majeure, susceptible d’avoir un impact direct sur le développement du jeu.
Des licenciements qui font tache

Le mois dernier, Rockstar a confirmé le licenciement de plus de 30 employés, évoquant des faits de « faute grave » et des soupçons de fuites liées à GTA 6. Une version immédiatement contestée par les salariés concernés, qui dénoncent une tentative de répression syndicale, dans un contexte de mobilisation visant à créer un syndicat au sein du studio.
L’affaire a rapidement dépassé le cadre du jeu vidéo pour devenir un sujet politique au Royaume-Uni, attirant jusqu’à l’attention du Premier ministre. Une exposition médiatique rare pour l’industrie, qui aurait provoqué de fortes tensions en interne.
Un ancien développeur pointe un lien avec le retard de GTA 6

Interrogé par Esports Insider, Mike York, ancien animateur sur GTA V et GTA Online, estime que cette crise sociale pourrait expliquer en partie le report de GTA 6 et l’absence de communication officielle.
Selon lui, Rockstar traverse une période de forte instabilité, alimentée par la médiatisation des licenciements et le climat de défiance qui en découle. Une situation qui rendrait délicate toute prise de parole publique autour du jeu, et encore plus son lancement.
« Je ne pense pas que ce soit la raison principale du retard, mais c’est clairement un facteur supplémentaire. Ce n’est pas une bonne image pour Rockstar actuellement, et ce ne serait pas non plus judicieux de sortir GTA 6 pendant que cette situation est toujours en cours. »
Un problème structurel plus profond

Mike York nuance toutefois son propos : le développement d’un projet aussi colossal que GTA 6 reste soumis à de multiples contraintes techniques, créatives et organisationnelles. La crise sociale ne serait donc qu’un élément parmi d’autres, venant s’ajouter à une équation déjà complexe.
L’ancien développeur souligne également qu’un syndicat aurait probablement dû voir le jour chez Rockstar depuis longtemps. Une évolution qu’il juge globalement positive pour les employés, mais dont la mise en place tardive laisse aujourd’hui une trace durable sur l’image du studio et, par ricochet, sur GTA 6.

Entre ambitions démesurées, attentes colossales et tensions internes, GTA 6 semble aujourd’hui victime d’un contexte qui dépasse largement le cadre du jeu lui-même. En choisissant le silence, Rockstar cherche peut-être autant à protéger son projet qu’à calmer une situation interne devenue explosive.
Reste que chaque report rappelle une évidence : GTA 6 n’est plus seulement un jeu, mais un événement industriel, capable de refléter les fragilités humaines et sociales d’un studio sous pression permanente.

