Sorti il y a tout juste une semaine, Ghost of Yōtei ne cesse d’impressionner. Le nouveau titre de Sucker Punch Productions a déjà dépassé le million d’exemplaires vendus à travers le monde, détrônant EA FC 26 dans les charts britanniques. Mais au-delà de ce succès commercial, c’est l’esprit du jeu — libre, contemplatif et profondément immersif — qui séduit joueurs, critiques et développeurs.
Un monde ouvert pensé pour l’évasion

À première vue, Ghost of Yōtei peut rappeler Ghost of Tsushima par son esthétique et son atmosphère. Pourtant, Jason Connell, le directeur du projet, insiste : le jeu va bien plus loin dans sa philosophie. Dans une récente interview accordée à GamesRadar, il explique que Yōtei n’est pas qu’un simple successeur spirituel, mais une réinvention du voyage interactif, où chaque joueur trace son propre chemin.
“Si un joueur préfère ignorer la quête principale pour explorer, c’est parfait. Tant qu’il s’amuse, c’est tout ce qui compte”, affirme Connell. Cette phrase résume à elle seule la vision du studio : rendre au joueur son autonomie, loin des conventions narratives trop rigides qui dominent aujourd’hui le AAA.
Quand la liberté devient un défi de conception

Mais cette philosophie de liberté totale n’a pas été simple à mettre en œuvre. Connell reconnaît que l’équipe a longtemps cherché un équilibre entre rythme narratif et liberté d’exploration. Trop de direction, et le joueur se sent enfermé ; pas assez, et il risque de se perdre sans repères. C’est là qu’intervient le système d’indices, une mécanique subtile conçue pour suggérer sans imposer.
Ce choix de conception traduit une approche plus organique du monde ouvert. Le joueur n’est jamais forcé, mais toujours invité à la curiosité. Et c’est précisément cette liberté maîtrisée qui fait de Ghost of Yōtei une expérience à part : un jeu qui fait confiance à son public.

Ghost of Yōtei marque un tournant discret mais essentiel : celui d’un AAA qui ose replacer le plaisir pur du jeu au centre de l’expérience. Pas de surenchère scénaristique, pas de rythme forcé — simplement l’envie de retrouver la joie d’explorer, de contempler, de jouer pour le plaisir.
En remettant la liberté entre les mains du joueur, Sucker Punch rappelle une vérité simple : parfois, le plus beau des récits est celui qu’on se construit soi-même.








