C’est une nouvelle qui pourrait bouleverser l’équilibre du secteur : selon le Wall Street Journal, Electronic Arts serait sur le point de conclure un accord historique pour devenir une entreprise privée. En coulisses, plusieurs investisseurs de poids, dont le fonds souverain saoudien Public Investment Fund (PIF) et la société de capital-investissement Silver Lake, seraient prêts à mettre sur la table près de 50 milliards de dollars. Si l’opération venait à se concrétiser, elle entrerait dans l’histoire comme le plus grand rachat par effet de levier jamais réalisé.
Une manœuvre aux enjeux colossaux
Derrière les chiffres astronomiques, l’objectif est clair : soustraire EA à la pression constante de la Bourse et donner plus de liberté à ses dirigeants pour remodeler l’entreprise à long terme. Pour les investisseurs, l’éditeur américain est une cible idéale. Sa stabilité financière, portée par des licences incontournables comme FIFA (désormais EA Sports FC), Madden NFL ou encore Battlefield, offre des revenus récurrents capables d’absorber la lourde dette d’un tel montage financier.

Mais la route est loin d’être tracée. Les projets d’investissement impliquant l’Arabie saoudite dans le jeu vidéo ont déjà connu des revers de dernière minute, et la complexité d’un tel accord laisse planer l’incertitude. Dans le même temps, les actionnaires actuels d’EA devront être convaincus que l’offre reflète pleinement la valeur future de l’entreprise.
Pas une première tentative de rachat

Ce n’est pas la première fois que l’avenir d’EA se retrouve au cœur des spéculations. En 2023, des rumeurs faisaient état d’un intérêt de Disney pour s’offrir l’éditeur, mais Bob Iger, PDG du géant américain, avait finalement reculé face à l’ampleur de l’investissement. Cette nouvelle tentative, orchestrée par Silver Lake et le PIF, s’inscrit donc dans une série de discussions qui montrent combien EA attire les convoitises des investisseurs les plus puissants.
Un tournant majeur pour l’industrie
Si l’accord venait à être signé, ses conséquences dépasseraient largement le cadre de l’entreprise. En devenant privé, EA pourrait repenser sa stratégie, privilégier ses licences les plus rentables, et se lancer dans une vague de rachats de studios sans craindre le regard scrutateur de Wall Street. Mais cette liberté accrue s’accompagnerait aussi de risques : une pression financière plus forte, et une potentielle mise à l’écart de projets jugés trop expérimentaux ou peu rentables à court terme.

D’ores et déjà, la perspective de ce rachat a enflammé la Bourse : le cours de l’action EA a bondi de 15 % après la révélation du WSJ. Une preuve que le marché perçoit cet accord comme une bascule potentielle pour l’un des éditeurs les plus influents du secteur.
Entre appétits financiers, enjeux créatifs et équilibres géopolitiques, l’avenir d’Electronic Arts se joue dans une partie à très haute mise. Si l’accord se confirme, il ne s’agira pas seulement du plus grand rachat de l’histoire du jeu vidéo, mais aussi d’un signal fort : l’industrie, plus que jamais, est devenue un terrain de jeu privilégié pour les mastodontes de la finance mondiale.




