Pendant longtemps, les joueurs attachés aux boîtes, aux jaquettes et à l’odeur du plastique neuf ont cru que le support physique conserverait une place forte dans l’écosystème PlayStation. Mais les derniers chiffres publiés par Sony pour l’exercice fiscal 2024 dressent un constat sans appel : le numérique a définitivement pris le dessus.
Le numérique écrase tout sur son passage

Dans son rapport, Sony révèle que les ventes de jeux en version physique ne représentent plus que 3 % du chiffre d’affaires global lié à PlayStation. Autrement dit, un rôle marginal, presque symbolique, face aux mastodontes du digital. À titre de comparaison, les contenus additionnels – DLC, microtransactions et autres extensions – pèsent à eux seuls 29 % des revenus, se hissant au sommet de la hiérarchie.
L’écart est tel qu’il illustre une tendance irréversible : les habitudes de consommation basculent massivement vers le dématérialisé, porté par la praticité et l’instantanéité des bibliothèques numériques.
La PS5 reste solide… mais approche de son déclin

Juste derrière les contenus additionnels, le hardware PlayStation conserve une place centrale dans les revenus, confirmant la bonne santé de la PS5. Pourtant, la console vit une situation paradoxale : alors que les générations passées voyaient leurs prix baisser en fin de cycle, la PS5 a connu des hausses tarifaires dans certaines régions.
Sony anticipe déjà une baisse progressive du volume de ventes de sa machine dans les prochaines années, signe que l’on s’approche doucement mais sûrement des dernières pages du cycle de la PS5.
Les services comme colonne vertébrale

À côté de ça, les services réseau (14 %) et les autres activités (10 %) maintiennent un socle solide de revenus récurrents. Sony insiste d’ailleurs sur cette stratégie : miser sur la régularité, l’engagement utilisateur et la monétisation continue grâce aux abonnements et aux contenus téléchargeables.
Comme le résume le rapport : « La croissance est portée par des revenus récurrents et constants provenant des titres logiciels, des contenus additionnels et des services réseau, associés à un engagement utilisateur croissant. »

Malgré ce déclin spectaculaire, Sony n’a pas annoncé vouloir tirer un trait sur le support physique. Les grandes sorties continueront d’exister en boîte, au moins pour les collectionneurs et les joueurs attachés à l’objet. Et la tendance n’est pas propre à PlayStation : Microsoft, longtemps soupçonné d’avoir tourné le dos aux disques, a récemment confirmé la sortie de versions physiques pour Ninja Gaiden 4 et The Outer Worlds 2.
Le message est clair : le futur du jeu vidéo se joue en ligne, dans le cloud et via les bibliothèques numériques. Le physique, lui, glisse peu à peu vers un rôle de niche, plus sentimental qu’économique. Une évolution qui interroge : dans quelques années, posséder une boîte de jeu sera-t-il perçu comme un privilège de collectionneur, ou comme une relique d’un temps révolu ?




