Le jeu vidéo vit un tournant historique. Longtemps attachés à l’idée d’exclusivité, Microsoft et Sony revoient aujourd’hui leur copie pour séduire un public plus large. La stratégie multiplateforme, autrefois critiquée, s’impose peu à peu comme une nouvelle norme, portée par des succès commerciaux difficilement contestables.
Microsoft, pionnier d’un virage risqué

Quand Xbox a annoncé vouloir élargir la disponibilité de ses jeux au-delà de son propre écosystème, les réactions n’ont pas tardé : déception chez certains fans, scepticisme dans l’industrie. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Si la branche hardware reste en difficulté, les autres divisions de Microsoft affichent une croissance solide, preuve que l’ouverture peut rimer avec rentabilité.
Sony teste les eaux avec Helldivers 2

Côté PlayStation, le changement de cap est plus récent mais déjà marquant. L’exemple le plus frappant est Helldivers 2 : lancé sur Xbox, le jeu coopératif a franchi le million de ventes en six jours seulement, surpassant même ses performances initiales sur PS5. Ce succès confirme que les joueurs n’hésitent plus à franchir les frontières de console quand l’expérience est au rendez-vous.
Les blockbusters encore intouchables

Mais que les fans de God of War ou The Last of Us ne s’emballent pas : selon Jez Corden (Windows Central), Microsoft ne croit pas que Sony ouvre ses vitrines les plus prestigieuses à la concurrence dans un futur proche. Ces licences incarnent l’ADN de la marque PlayStation, et les partager reviendrait à renoncer à une partie de son identité. À titre de comparaison, Xbox elle-même n’a pas cédé toutes ses exclusivités : Forza Horizon 5, l’un de ses piliers, reste toujours cantonné à son écosystème.
Reste que le cas Helldivers 2 nourrit un débat brûlant : Sony pourrait-il aller plus loin et proposer certains titres en sortie simultanée sur plusieurs plateformes ? Le scénario n’est pas inimaginable, mais il nécessiterait un délicat compromis entre stratégie commerciale et préservation de l’image de marque.
Ce qui se dessine, c’est une industrie en pleine mutation. Les frontières entre Xbox et PlayStation ne disparaissent pas, mais elles deviennent plus poreuses. Dans cette bataille d’influence et de profits, l’enjeu pour les géants du jeu vidéo sera de trouver le juste milieu : s’ouvrir pour croître, sans diluer ce qui fait leur singularité.




