C’est un choc frontal entre deux géants de l’industrie vidéoludique. Sony Interactive Entertainment a officiellement intenté une action en justice contre Tencent, accusant le mastodonte chinois de plagiat pur et simple avec son prochain jeu, Light of Motiram. Le motif ? Une ressemblance jugée trop flagrante avec l’univers de Horizon Zero Dawn et Horizon Forbidden West. L’affaire s’annonce tendue — et pourrait bien devenir un cas d’école en matière de propriété intellectuelle dans le jeu vidéo.
Déposée devant un tribunal américain, la plainte de Sony vise à dénoncer ce que l’éditeur considère comme une copie éhontée de sa licence phare. Light of Motiram serait, selon les termes employés, un “clone servile” du gameplay, du design et même de la direction artistique des jeux Horizon.

D’après les documents judiciaires, la ressemblance est telle que des joueurs ayant découvert les premiers extraits du jeu l’auraient qualifiée de “folle”, “insensée” ou encore “sans vergogne”. Des mots forts, qui traduisent le malaise croissant autour de cette affaire.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Sony affirme que Tencent avait initialement approché PlayStation Studios pour obtenir une licence officielle de la franchise Horizon. Une requête poliment déclinée. Or, selon les avocats de Sony, ce refus n’a pas freiné Tencent, qui aurait tout de même poursuivi le développement de Light of Motiram, en intégrant des éléments “directement inspirés” de l’univers post-apocalyptique d’Aloy.
Cette démarche pose problème, non seulement sur le plan légal, mais aussi éthique : comment justifier une création aussi proche d’une licence existante, sans l’accord de son propriétaire ?

Sony va plus loin dans ses accusations. Le constructeur estime que Tencent cherche délibérément à créer la confusion dans l’esprit du public, au point de faire croire que Light of Motiram pourrait être un nouveau volet de la saga Horizon. Une stratégie qui, si elle était avérée, porterait un sérieux coup à la notoriété de la marque Horizon, en plus de provoquer un “préjudice irréparable” selon les termes de la plainte.
Face à cette situation, Sony réclame des dommages-intérêts à hauteur de 150 000 dollars par infraction constatée, et exige un procès avec jury. Le but : empêcher la sortie du jeu et protéger ses créations.

Ce dossier rappelle évidemment celui qui oppose Nintendo à Pocketpair autour de Palworld, mais avec une nuance de taille : dans le cas de Tencent, les preuves de similarité semblent bien plus frontales. Pas d’inspiration vague ici, mais des mécaniques, visuels et ambiances qui, selon Sony, reprennent point par point celles de ses jeux. Si le tribunal confirme ces faits, la décision pourrait faire jurisprudence dans l’industrie.
L’affaire surgit alors que la licence Horizon traverse une période de turbulences. Le remaster de Zero Dawn, récemment sorti sur Steam, n’a pas rencontré l’accueil escompté. Pourtant, l’avenir de la franchise reste prometteur, notamment avec Horizon 3 attendu au tournant, et l’évolution du moteur Decima visible dans Death Stranding 2, prévu pour 2025.
En attaquant l’un des plus gros éditeurs mondiaux, Sony envoie un message fort : la protection des licences maison reste une priorité absolue. Reste à savoir si la justice américaine validera cette ligne de défense. D’ici là, Light of Motiram est plus que jamais dans le viseur.