Sony a beau essuyer les critiques, son dernier State of Play a battu des records. Entre annonces attendues, surprises bienvenues et réception en demi-teinte, retour sur un événement qui, malgré ses failles, a su captiver l’attention du public comme jamais.
Le State of Play du 4 juin n’avait rien d’un événement XXL sur le papier. Pas de God of War, pas de Final Fantasy, ni même un Resident Evil 9 que beaucoup espéraient. Et pourtant, la formule a fonctionné. Diffusé sur les chaînes officielles de PlayStation, cet épisode a cumulé près de 2,8 millions de vues en seulement quelques jours, devenant ainsi le State of Play le plus regardé de l’histoire de Sony, hors stream en direct.
Un exploit qui interroge, tant la réception du show a été tiède du côté des fans et des observateurs. Sur les réseaux sociaux comme dans les sections commentaires, les réactions oscillaient entre frustration face aux absents et enthousiasme prudent face à quelques titres marquants.
Car oui, au-delà des attentes déçues, le programme proposait plusieurs révélations notables. En tête d’affiche, Silent Hill f a fait sensation avec une ambiance visuelle glaçante et un teasing savamment dosé. Le titre, très attendu par les fans de la licence, a su capter l’attention malgré les craintes liées à la gestion actuelle de la franchise.

Autre surprise : Nioh 3. Alors que Team Ninja s’était montré discret ces derniers mois, ce retour inattendu a électrisé la communauté des amateurs d’action-RPG. Le trailer, bien que bref, a suffi à relancer l’enthousiasme autour de la série.
Du côté des nouveautés, Ghost of Yotei a marqué les esprits par son esthétique inspirée et son gameplay furtif, évoquant un successeur spirituel à Ghost of Tsushima. Mais c’est surtout l’annonce d’un nouveau jeu 007 et d’un jeu de combat Marvel intitulé Tōkon: Fighting Souls qui ont complété le tableau. Le premier promet une expérience narrative musclée façon Hitman, tandis que le second s’annonce comme un sérieux concurrent à Street Fighter 6 et Mortal Kombat 1, avec un casting de super-héros iconiques.

Comment expliquer un tel succès d’audience malgré une réception aussi partagée ? Plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte. D’une part, l’effet de curiosité joue toujours en faveur de ce type de vitrine : même les plus sceptiques finissent souvent par cliquer « pour voir ». D’autre part, le timing stratégique, à la veille du Summer Game Fest, a sans doute amplifié la visibilité de l’événement.
En outre, la présence de licences cultes comme Silent Hill ou 007 agit comme un puissant levier d’attraction, même sans démonstration de gameplay concrète.
Il convient toutefois de nuancer : si ce State of Play est bien le plus vu de la série, il reste derrière les conférences majeures de Sony comme le showcase PS5 de 2020 ou les vitrines de 2021 et 2023, qui dépassent allègrement les 5 à 10 millions de vues.
En dépit de critiques légitimes et d’absences remarquées, le State of Play du 4 juin aura réussi là où beaucoup échouent : créer l’événement. Sans révolutionner le genre, Sony signe ici une vitrine rythmée, qui mise sur la diversité de son line-up plus que sur les blockbusters attendus.
Reste à voir si les jeux présentés tiendront leurs promesses dans les mois à venir… et si le prochain rendez-vous – probablement au Summer Game Fest – saura combler les attentes non satisfaites de cette édition record.